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La science du réveil et l’impact des premières pensées


Introduction

Le réveil : les recherches en neurosciences montrent que l’esprit est particulièrement réceptif à ce moment-là, et que les premières pensées et intentions choisies peuvent influencer notre état d’esprit et notre humeur. Ce phénomène, autrefois exploré sous des angles spirituels, est désormais confirmé par la science. Le cerveau est plus réceptif au réveil en raison de l’état transitoire entre le sommeil et l’éveil, où les ondes cérébrales sont lentes et les connexions neuronales plus malléables, facilitant ainsi l’absorption de nouvelles informations et émotions.



L’influence de la première pensée et de l'intention choisie

Le choix d’une première pensée au réveil n'est pas anodin. En neuroscience, ce phénomène est compris comme un "amorçage mental", où une pensée positive ou calme active des régions cérébrales spécifiques, notamment le cortex préfrontal, qui régule les émotions et la prise de décision. Ce phénomène a été mis en évidence dans les travaux de chercheurs comme Antoine Lutz, qui ont montré que des exercices de pleine conscience peuvent rendre le flot de pensées plus lent, plus contrôlé et mieux ancré dans l’instant présent.

 

Une histoire ancienne sacrée... Déjà, ce geste d’intention consciente pour orienter notre mental existait dans différentes traditions spirituelles, que ce soit dans la prière juive Modé Ani, les Laudes chrétiennes ou la dou’a du matin chez les musulmans, par exemple, l’expression de la gratitude au lever est un moyen de poser une intention positive pour la journée.


Un renouvellement contemporain laïque... Sans croyance religieuse, exprimer une pensée de gratitude ou formuler une intention positive, déterminer un objectif atteignable, comme "Aujourd’hui, je choisis la patience", peut avoir un impact profond sur la manière dont nous vivons notre journée. Efficace grâce à la neuroplasticité du cerveau, cette pratique proactive d'anticipation régulière et systématique de l'action à venir vous est peut-être déjà familière mais sous d'autres appellations que vous gagneriez à mieux cerner : programmation mentale inspirée par le monde sportif, Techniques d'Optimisation du Potentiel (méthodes TOP) issues de la sphère militaire, méditation laïque ou pleine conscience conceptualisée dans le domaine médical.



Qu’est-ce que la méditation en sciences ?

La méditation de pleine conscience, telle qu’on la comprend dans les neurosciences, est une pratique d’entraînement mental visant à améliorer l’attention et la régulation émotionnelle. Contrairement aux méditations spirituelles, elle ne requiert aucune croyance religieuse particulière et s’inscrit dans un cadre laïque. Dans le domaine scientifique, son impact est étudié à travers ses effets mesurables sur le cerveau et le comportement humain. Des recherches comme celles menées par le Dr Antoine Lutz et le Dr Richard Davidson montrent que cette pratique peut renforcer les connexions neuronales, notamment dans le cortex préfrontal, la zone du cerveau associée à la gestion des émotions et à la prise de décision. Cette activation cérébrale favorise la résilience et un état d’esprit plus serein, réduisant la réactivité émotionnelle face au stress.


Ces recherches révèle aussi que la méditation peut moduler l'activité cérébrale de manière à diminuer l’intensité de la douleur, même si elle ne modifie pas son intensité perçue. Cette capacité à gérer l'inconfort, tout en préservant une forme d'apaisement, démontre l’efficacité de la pleine conscience pour transformer notre réponse aux défis quotidiens. Pour en savoir plus sur les effets scientifiques de la méditation et explorer des pratiques plus récentes comme l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) ou la stimulation cérébrale profonde, lisez le Grand angle du dernier numéro du magazine de l’Inserm (p.30 à 32).



Les neurosciences et l’impact de la méditation sur le cerveau

Les neurosciences modernes ont mis en évidence l’effet concret de pratiques comme la méditation de pleine conscience sur la structure et le fonctionnement du cerveau. Des chercheurs comme le Dr. Sara Lazar, de la Harvard Medical School, ont exploré l'impact de la méditation sur des régions cérébrales clés. En 2005, le Dr. Lazar publiait une étude qui démontrait que, même après huit semaines de méditation, des changements mesurables se produisaient dans certaines zones du cerveau.


L’une des découvertes majeures de cette recherche est l’épaississement du cingulum postérieur, une zone liée au réseau par défaut du cerveau, responsable du vagabondage mental et de l’introspection. Cette région est souvent active lorsque notre esprit divague, absorbé par des pensées personnelles ou des préoccupations. L’épaississement observé chez les pratiquants de la méditation suggère que celle-ci permet de réduire ce vagabondage mental, entraînant une attention plus concentrée et moins de distractions internes. Cette capacité à recentrer l’attention est bénéfique pour une meilleure gestion de nos pensées et émotions dès le matin, favorisant ainsi une transition plus douce et calme dans la journée.


Une autre zone touchée par la méditation est l’hippocampe, particulièrement l’hippocampe gauche, qui joue un rôle essentiel dans l’apprentissage, la mémoire et la régulation émotionnelle. L’étude de Lazar a révélé que la méditation pouvait augmenter le volume de cette région, et donc renforcer la capacité de régulation émotionnelle des individus. Cette découverte est particulièrement intéressante dans le contexte de la gestion du stress, de l'anxiété et des émotions négatives. En réduisant le volume de l’amygdale, associée aux émotions de peur et de stress, la méditation permet de calmer les réponses émotionnelles excessives, ce qui contribue à un état mental plus serein et stable au début de la journée.


Les résultats de ces recherches mettent en évidence que la méditation n’est pas seulement une pratique d’introspection spirituelle, mais un véritable entraînement mental qui modifie durablement notre physiologie cérébrale, augmentant notre résilience émotionnelle et notre capacité à réguler nos états d’esprit tout au long de la journée.



Méditation, Image et Créativité Artistique

La méditation, en favorisant un état d’esprit calme et réceptif, a des effets notables sur la créativité artistique. Lorsqu'un artiste médite, il crée un espace mental propice à l’émergence d’idées nouvelles et à la visualisation d’images mentales riches. Cet état d’attention ouverte permet de libérer l’imagination, favorisant la création d’œuvres authentiques et profondes. La pleine conscience, en activant les régions du cerveau liées à l’imaginaire et à la pensée intuitive, favorise la capacité à laisser venir des images spontanées et à les explorer sans jugement, donnant ainsi naissance à une créativité fluide.


La méditation offre une forme de "libération cognitive" qui permet aux artistes de se détacher des préoccupations quotidiennes pour se concentrer pleinement sur leur art. Ce processus peut améliorer la fluidité du travail créatif, en permettant à l’artiste de s’ancrer dans l’instant présent, d’expérimenter sans crainte et de s’ouvrir à des perspectives nouvelles. Les découvertes en neurosciences montrent que cet état d’attention accrue active les zones cérébrales impliquées dans la créativité et l’intuition, renforçant ainsi l’aptitude à créer des œuvres profondément originales.



Conclusion

La première pensée du matin, qu’elle soit empreinte de gratitude, d’intention positive ou de méditation, est bien plus qu’un simple moment de transition. Loin d’être une simple habitude culturelle ou religieuse, cette pratique trouve aujourd'hui son fondement scientifique dans l’étude des effets de la méditation sur le cerveau. Selon les découvertes des neurosciences, elle a le pouvoir de réorienter notre cerveau vers un état de calme favorable pour réduire le stress, renforcer la résilience ou stimuler la créativité artistique. En choisissant cette pensée avec attention, nous influençons directement notre perception de la journée à venir, en activant des réseaux neuronaux qui favorisent une gestion sereine des émotions et des situations.




 

Ressources


Lectures
  • Pourquoi nous dormons, de Matthew Walker explore en détail les effets positifs d'une tranquillité mentale, notamment au réveil.

  • Pensées pour moi-même, de Marc Aurèle, un classique de la philosophie stoïcienne antique qui regorge de réflexions sur l'art de cultiver un esprit serein et lucide.

  • L'Art de la méditation, de Matthieu Ricard offre une réflexion sur le pouvoir transformateur de l'intention, et sur la manière dont la méditation renforce notre capacité à vivre dans le moment présent.



Podcasts

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