Un enfant qui apprend à parler fait des progrès quotidiens, sous les yeux émerveillés de ses parents, qui ont un rôle clé dans cet apprentissage.
C’est au sein de la cellule familiale que l’enfant acquiert une base de vocabulaire que l’école viendra enrichir dès son arrivée en petite section. Là, le tout-petit apprend à comprendre une consigne, être attentif au contenu d’une histoire puis à sa structure. Sous la guidance de son enseignant et au contact de ses camarades, l’enfant développe un vocabulaire «technique» relié aux diverses étapes de la démarche cognitive.
École et maison sont complémentaires
Son langage, maîtrisé petit à petit, s’inscrit spécifiquement dans le cadre des apprentissages scolaires. Alexandra Duchêne, professeure des écoles et maman de deux jeunes enfants en Ile-de-France, soutient le rôle de l’école dans l’enrichissement langagier de l’enfant. Elle précisera toutefois que «le langage et les échanges en famille favorisent davantage les mots utilisés dans les domaines de la culture, des pratiques familiales ou des préférences en terme d’habillement ou de jeu chez l’enfant, par exemple. Le discours construit en classe sera plus impersonnel.» Les domaines et objectifs engagés chez le petit à la maison et à l’école sont donc différenciés mais complémentaires. Et d’ajouter : «Si le vocabulaire de base, c’est-à-dire le bagage d’origine de l’enfant, est pauvre lorsqu’il arrive en classe, alors la construction des phrases et les prises de parole seront plus difficiles pour lui et donc plus limitées et plus rares», concède-t-elle.
Un peu de vocabulaire au quotidien
Le rôle des parents dans le développement du langage du jeune enfant est donc essentiel. Ceux-ci ne peuvent se substituer à l’école et l’école ne peut se substituer à eux non plus. Alors quelles actions quotidiennes favoriser pour accompagner son enfant dans cette grande et belle aventure de la communication?
Alexandra Duchêne, qui enseigne des plus petites sections jusqu’aux plus grandes avant le collège, partage quelques pistes à la portée de tous en famille: «Lire une histoire chaque jour n’est pas qu’une de ces vieilles pratiques tout juste utiles à endormir son enfant. La raconter régulièrement a toute son importance dans le processus d’apprentissage car il a ainsi le temps de découvrir des mots, de s’y accoutumer en les écoutant suffisamment souvent pour se les approprier», insiste l’enseignante. Comme le dit si joliment Alexandra Duchêne, l’enfant «grignote du vocabulaire au quotidien». Il est également utile de demander à l’enfant d’expliquer ses routines, par étape et en les structurant. «On peut ainsi lui faire raconter que: “d’abord je mets mon pull, ensuite mon manteau et enfin mon écharpe”», ajoute la jeune maman. «Ce qui compte, c’est de lui faire réinvestir le vocabulaire appris en classe et à la maison.»
L’apprentissage passe par l’émotion
Et pourquoi ne pas revisiter les traditionnels imagiers ou abécédaires sous la forme d’un petit livret tel «un dictionnaire personnalisé avec des photos des membres de la famille?» propose Alexandra Duchêne. «Ces objets qui lui sont chers, tirés de moments quotidiens, permettront de soutenir par l’affectif le développement de son langage.»Le rôle des parents dans le développement du vocabulaire chez le jeune enfant passe par une démarche d’accompagnement et un cadre émotionnel qui n’existent pas à l’école. C’est un temps de partage qui met l’enfant dans une position d’écoute et donc de communication à la fois agréable et rassurante.
Paru dans le magazine des couples et des parents Family