Adam et le silence assourdissant 🤫
- Josepha Faber Boitel
- 13 mai
- 2 min de lecture
Adam s’assoit pour prier. Une minute passe. Puis deux. Rien. Le vide. Pas d’inspiration, pas de présence ressentie, juste un grand silence. Au bout de cinq minutes, il soupire et se lève, frustré.
Pourquoi Dieu semble-t-il parfois absent ?
Le cerveau humain aime le tangible. Il cherche des signes, des sensations, des réponses immédiates. Mais Dieu parle souvent dans le murmure, comme en témoigne l’expérience du prophète Élie : « Après le feu, le murmure d’une brise légère » (1 Rois 19,12). Notre esprit, habitué au bruit et aux stimulations, peine à percevoir cette douceur discrète. L’absence de ressenti ne signifie pas l’absence de Dieu, mais une invitation à un autre mode de présence, plus intime et plus profond.
Ce silence apparent de Dieu n'est pas une absence, mais une manière mystérieuse par laquelle il se tient à nos côtés, même dans les moments les plus sombres. Dans ses lettres écrites depuis la prison de Tegel, Dietrich Bonhoeffer médite sur l’apparente absence de Dieu en temps de crise. Il écrit : "Dieu se laisse repousser hors du monde et sur la croix, il est faible et sans puissance ; c'est précisément ainsi, et seulement ainsi, qu'il est avec nous et nous aide." (Résistance et soumission, trad. L. Evrard, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1973, p. 68).
Le silence n’est pas vide : c’est l’espace d'un renouvellement profond.
Quelques clés 🗝️ pour apprivoiser le silence :
🔹 Accepter ce silence : prier, ce n’est pas « ressentir », mais être présent, même sans émotion particulière.
🔹 S’appuyer sur la Parole : lire un psaume, une phrase biblique, pour nourrir sa prière et l’ancrer dans une réalité vivante.
🔹 Rester fidèle : même sans ressenti, la prière porte du fruit à long terme, comme une graine qui germe en secret.