Le Mot du Veilleur #3 Crise ?
- jfb artek
- il y a 3 jours
- 2 min de lecture
🕯️ LMDV #3_Crise ?
🎧 Écouter l’épisode → https://youtu.be/kU1zZEltTww
📖 Résumé : Dans cet épisode, je vous propose de veiller la crise : non comme un effondrement à craindre, mais comme un passage, un moment de discernement où se joue une part de notre humanité. La crise révèle nos fragilités, mais aussi notre capacité à relire, choisir, recomposer du sens, à rester ouverts à l'espérance.
🔎 Ressources mentionnées : – Paul Ricœur, La mémoire, l’histoire, l’oubli – Motifs bibliques : Exil de Babylone, désert, Passion
📌 Mots-clés : Crise, passage, discernement, espérance, lucidité, seuil
📖 Lire la transcription :
Bonjour,
Bienvenue dans Le mot du Veilleur. Un rendez-vous bref, sans fond sonore, sans écran, pour penser autrement. Je suis Josépha Faber Boitel, chercheuse et contemplative dans l’âme.
Aujourd’hui, nous veillons ensemble, au bord du monde, là où se cherche encore un sens.
Je vous invite à veiller… la crise.
Non pour la traverser à la hâte, ni l’analyser de manière exhaustive à distance,
mais pour la traverser sans renier l’espérance : comme un mot incarné, pour vivre autrement ce qui secoue et transforme.
Le mot « crise » vient du grec krisis : il signifie décision, séparation, jugement, discernement. Il évoque une distinction entre deux états et non un effondrement.
La crise, ce n’est pas seulement ce qui arrive :c’est ce qui nous oblige à nous positionner.
Dans La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paul Ricœur rappelle que toute crise, personnelle ou collective, est un temps de relecture et de choix. Un moment de possible recomposition du sens. Un seuil.
Les temps de crise révèlent à la fois la blessure du passé et la possibilité d’un avenir interprété autrement. Ce qui vacille peut devenir matériau et occasion d’écoute plus fine du monde.
Dans la Bible la crise est un motif récurrent. L’exil de Babylone. Le désert. La Passion.
Jésus lui-même traverse la crise du monde, non pas en l’esquivant, mais en y demeurant dans l’amour.
Alors la crise se lit dans une nouvelle lumière comme un temps fait de passages, transfigurations, et recommencements. Un temps durant lequel l’Esprit travaille en profondeur.
« Veillez et priez… » « Tenez-vous prêts… » « Heureux ceux qui veillent… »
Veiller la crise, c’est refuser l’aveuglement ou la panique, c’est porter attention à ce qui crie, à ce qui meurt, à ce qui cherche la lumière,
C’est tenir debout dans la fracture, sans se détourner ni se durcir, et… sans se hâter…
Veiller la crise, c’est aussi :écouter ce qui tremble, tenir sans haine, sans anesthésie, et guetter ce qui appelle à renaître.
Pour conclure, voici le mot du veilleur, en guise de seuil :
« Crise.
Elle est ce lieu de passage entre ce qui meurt et ce qui veut vivre. Ni fuite, ni déni : la crise réclame notre lucidité aimante. »
À bientôt pour un nouveau mot, une nouvelle veille.
Et d’ici là… restons éveillés.

