Le Mot du Veilleur #2 Seuil ?
- Josepha Faber Boitel
- il y a 4 jours
- 2 min de lecture
🕯️ LMDV #2_Seuil ?
🎧 Écouter l’épisode → https://youtu.be/E6BExYXZo44
Bienvenue dans Le mot du Veilleur, un rendez-vous bref, sans fond sonore ni écran, pour penser autrement. Aujourd’hui, je vous invite à veiller le mot Seuil. Un mot pour habiter l’entre-deux : là où l’on attend, écoute et choisit de passer, entre Élie au Horeb et Paul Tillich.
🔎 Ressources mentionnées : – Paul Tillich, Le Courage d’être (notion de traversée de l’angoisse vers l’affirmation de l’être) – 1 Rois 19:11-13 (NBS)
– Maurice Blanchot, L’Espace littéraire (1955)
– Edmond Jabès, Le Livre des Questions (1963)
📌 Mots-clés : seuil, traversée, attente, fragilité, courage, espérance.
📖 Lire la transcription :
Bonjour,
Bienvenue dans Le Mot du Veilleur.
Un rendez-vous bref, sans fond sonore, pour penser autrement.
Je suis Josépha Faber Boitel,
Depuis mon lieu de veille,
je partage avec un instant de réflexion,
pour traverser ce qui nous bouscule et nous relie.
Aujourd’hui, nous interrogeons un mot : Seuil.
Qu’est-ce qu’un seuil ?
Un passage, un bord.
Un lieu où l’on ne sait pas encore si l’on va entrer ou sortir.
On s’y tient parfois longtemps.
Nous traversons souvent des moments où tout semble vaciller :
ni sûrs d’être enracinés,
ni capables d’avancer sans peur.
La Bible connaît bien ces lieux d’entre-deux :
l’entrée de la grotte où se tient le prophète Élie, interpellé, est l’un des plus émouvants (1 Rois 19 :11-13).
Dans La Dynamique de la foi, le théologien Paul Tillich rappelle que croire n’est jamais un confort.
La foi et le Réalité dessinent un seuil où croire c’est
découvrir qu’une confiance plus large nous précède.
Cette tension existentielle,
Tillich la nomme
le « courage d’être ».
C’est accepter de demeurer sur le fil, au bord de l’abîme,
sans fuir ni désespérer.
C’est peut-être cela, veiller et habiter le seuil :
demeurer dans un lieu fragile,
porter une lumière ténue mais fidèle au bord du monde.
Dans l’esprit de Blanchot et de Jabès, ce lieu n’est pas seulement un passage géographique ou spirituel :
c’est une marge où le langage lui-même hésite,
où chaque mot devient un seuil,
celui du sens face au non-sens
C’est pour cela que, dans chaque épisode, je termine par une parole qui redéfinit un terme.
Un mot à recevoir comme un seuil de la conscience, justement, avant que le silence ne reprenne sa place.
Et pour finir, voici
le mot du Veilleur :
Seuil
L’espace qui ne ferme pas.
Un lieu d’attente et d’écoute.
Une ouverture offerte.
Un appel à rester vigilant… prêt à accueillir.
Merci de cheminer avec moi.
À bientôt pour une nouvelle veille.
Et d’ici là… restons éveillés.