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2/5 Se centrer en Occident : idéal utopique ou objectif atteignable ?

Avant-propos et rappel du contexte de rédaction

Série des vacances d'été 2024 pour les groupes de réflexion : "Se centrer, comment, pourquoi, sur quoi ?"


Cet écrit n'est pas un article de recherche, mais une introduction à la réflexion philosophique et théologique accessible à un large public, sans sacrifier la pertinence de la réflexion. Pour des articles plus savants, vous pouvez consulter la section "Réflexions" de mon blog.



Introduction

Aujourd'hui, nous plongeons dans la quête de recentrage en Occident, entre idéal utopique et objectif atteignable. Nous découvrirons, à travers les écrits de René Guénon, comment dépasser l'illusion de la séparation entre contemplation et action, et apprendre à les harmoniser pour un équilibre intérieur pour comprendre leur complémentarité et comment les intégrer dans notre vie quotidienne et, qui sait, les harmoniser pour un équilibre intérieur.


1. La complémentarité de la contemplation et de l'action

René Guénon critique l'opposition simpliste entre la contemplation et l'action, considérant cette dichotomie comme superficielle. Il souligne :

"Le point de vue qui consiste à opposer purement et simplement la contemplation et l’action est le plus extérieur et le plus superficiel de tous."

Dans nos vies modernes, cette dichotomie est omniprésente. Nous voyons souvent la contemplation comme un luxe réservé aux périodes de repos, tandis que l'action est valorisée comme le moteur de notre productivité. Pourtant, Guénon nous invite à réévaluer cette perspective et à reconnaître la complémentarité de ces deux aspects. Il met en lumière la complémentarité essentielle entre la contemplation et l'action, sans toutefois les considérer égaux. Il explique :

"En fait, il s’agit de deux éléments également nécessaires qui se complètent et s’appuient mutuellement, et qui constituent la double activité, intérieure et extérieure, d’un seul et même être, l’homme pris en particulier ou l’humanité envisagée collectivement."

Ainsi, recentrer notre vie en Occident pourrait passer par l'acceptation et l'intégration de ces deux pôles. La contemplation n'est pas une évasion, mais une nécessité pour une action plus consciente et alignée.



2. L'intégration des perspectives orientales et occidentales

Guénon déplore la persistance de cette division entre l'Orient et l'Occident, chacun valorisant soit la contemplation, soit l'action. Il estime que l'urgence de la situation en Occident nécessitera un choix. Mais aujourd'hui, alors que le monde est de plus en plus interconnecté, cette division tend à s'estomper.


En Occident, nous pouvons apprendre des traditions orientales de contemplation et intégrer ces pratiques pour enrichir notre quotidien. L'hindouisme, avec ses pratiques de méditation et de yoga, enseigne l'harmonisation de l'esprit et du corps. Le bouddhisme met l'accent sur la méditation pour atteindre un état de pleine conscience et de sérénité. Le shintoïsme, religion traditionnelle du Japon, valorise l'harmonie avec la nature et la purification spirituelle.


Dans le christianisme, les traditions contemplatives telles que celles des moines bénédictins et carmélites offrent des exemples de prière et de méditation profondes. Les carmélites pratiquent l'oraison silencieuse, une forme de prière intérieure et personnelle qui diffère de la prière formelle ou de la contemplation structurée. L'oraison silencieuse vise à établir une relation intime et directe avec Dieu par le silence et l'écoute intérieure. La prière, souvent plus structurée et vocale, est une forme de communication directe avec Dieu, exprimant des demandes, des louanges ou des remerciements. La contemplation, quant à elle, est une forme de méditation plus profonde et réfléchie, cherchant à se connecter avec les aspects spirituels de la vie et à méditer sur les mystères de la foi.


Le soufisme, branche mystique de l'islam, utilise la méditation à travers des pratiques telles que la récitation de sourates et le dhikr (remémoration de Dieu), permettant aux pratiquants de se connecter profondément avec le divin. La mystique juive, ou Kabbale, emploie la méditation par la visualisation des lettres hébraïques et la récitation de textes sacrés, cherchant à dévoiler les secrets divins cachés dans la Torah.


Il y a des points communs avec le christianisme, notamment dans les traditions contemplatives comme celles des moines bénédictins et carmélites, qui utilisent la prière et la méditation pour se rapprocher de Dieu. Les carmélites pratiquent l'oraison silencieuse, une forme de prière intérieure et personnelle qui diffère de la prière formelle ou de la contemplation structurée. L'oraison silencieuse vise à établir une relation intime et directe avec Dieu par le silence et l'écoute intérieure. La prière, souvent plus structurée et vocale, est une forme de communication directe avec Dieu, exprimant des demandes, des louanges ou des remerciements. La contemplation, quant à elle, est une forme de méditation plus profonde et réfléchie, cherchant à se connecter avec les aspects spirituels de la vie et à méditer sur les mystères de la foi.


Le soufisme, branche mystique de l'islam, utilise la méditation à travers des pratiques telles que la récitation de sourates et le dhikr (remémoration de Dieu), permettant aux pratiquants de se connecter profondément avec le divin. La mystique juive, ou Kabbale, emploie la méditation par la visualisation des lettres hébraïques et la récitation de textes sacrés, cherchant à dévoiler les secrets divins cachés dans la Torah.



3. L'action transcendée par un principe supérieur

Guénon semble avoir choisi la contemplation, avertissant contre l'aliénation par le monde matériel et temporel. Il affirme :

"L’action destructrice du temps ne laisse subsister que ce qui est supérieur au temps : elle dévorera tous ceux qui ont borné leur horizon au monde du changement et placé toute réalité dans le devenir, ceux qui se sont fait une religion du contingent et du transitoire, car « celui qui sacrifie à un dieu deviendra la nourriture de ce dieu » ; mais que pourrait-elle contre ceux qui portent en eux-mêmes la conscience de l’éternité ?"

Il ne s'agit pas de cesser d'agir pour subir, mais de ne pas confondre agitation et maîtrise de soi. Guénon clarifie :

"La contemplation est supérieure à l’action, comme l’immuable est supérieur au changement. L’action, modification transitoire et momentanée de l’être, n’a pas de principe en soi. Si elle ne se rattache à un principe qui se trouve au-delà de son domaine contingent, elle n’est que pure illusion. Le principe de l’action se trouve dans la contemplation (la connaissance)."

Pour résumer, bien que l'action soit inévitable durant notre vie incarnée, elle devrait s'ancrer dans un principe supérieur immuable :

"Il est évident que l’action appartient au monde du changement, du « devenir » ; la connaissance seule permet de sortir de ce monde et des limitations qui lui sont inhérentes, et, lorsqu’elle atteint l’immuable, elle possède elle-même l’immutabilité, car toute connaissance est essentiellement identification avec son objet."


Conclusion

En conclusion, se recentrer en Occident peut sembler un idéal utopique en raison de la nature trépidante de nos vies modernes. Cependant, en intégrant les enseignements de René Guénon et en cherchant à harmoniser contemplation et action, cet objectif devient atteignable.

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